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Introduction

Vous êtes vous déjà demandé un jour ce qu'était un modèle ? C'est une représentation simplifiée de la réalité physique. Par simplification, on entend la négligence des phénomènes peu influants à l'échelle étudiée. Par exemple si l'on étudie l'écoulement de l'air autour d'une automobile, on ne prend pas en compte le mouvement de chaque particule de l'air. On moyenne sur de petits volumes la vitesse et la pression induits par les particules. Ces volumes sont petits par rapport à la taille de l'objet étudié mais très grands par rapport a l'échelle microscopique. La mécanique des fluides fourni une multitude de modèles pour étudier des fluides plus ou moins visqueux, compressibles ou incompressibles, stationnaires ou instationnaires.

Dans le cadre de ce cours, nous allons étudier des méthodes numériques qui permettent de résoudre les modèles couramment rencontrés en mécanique des fluides non compressibles.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, positionons ces méthodes par rapport aux méthodes expérimentales et théoriques

En toute logique, l'approche expérimentale est la plus réaliste. Cependant elle est la plus coûteuse. Elle peut aussi poser des problèmes d'échelle. Par exemple, l'analogie des Reynolds n'est pas toujour respectable. De même, elle pose des difficulté liées aux mesures. Les outils de mesures sont intrusifs ce qui peut fausser les résultats et poser des difficultés d'accès à certaines zones. Les conditions limites ne sont pas non plus forcément idéales. Enfin, les études paramétriques sont longues.

L'approche théorique demande de modéliser le phénomène physique étudié. En supposant que le modèle est bon à l'échelle étudiée, cette approche a la grande qualité de fournir une solution exacte. Son principal défaut est qu'il est souvent nécessaire de simplifer la géométrie ainsi que la physique de l'objet étudié et son environnement. De même, les problèmes non linéaires ne sont pas traités.

Tout comme l'approche théorique, l'approche numérique demande de modéliser le phénomène physique étudié. Contrairement à la première, elle permet de prendre en compte des équations bien plus complexes dont les non linéaires (les équations de Navier-Stokes par exemple). De même, une géométrie plus complexe et l'évolution en temps peut être prise en compte. L'approche théorique a cependant aussi des limites. Elle implique des erreurs liées à la discrétisation (troncature et convergence) et à la résolution (arrondis). Elle pose aussi des problèmes liés aux conditions limites. On peut signaler que bien des phénomènes ne sont pas encore modélisés. Enfin, il faut bien avoir en tête que les machines qui vont résoudre le problème n'ont pas une mémoire et une cadence d'horloge infinie. On doit donc étudier des domaines de taille et de finesse raisonnable.

Concentrons nous maintenant sur la mécanique des fluides numérique. Les équations, typiquement des EDP sont un modèle de la réalité. Les solutions exactes des modèles de la mécanique des fluides, typiquement des EDP, sont très rares. Il est donc souvent nécessaire de discrétiser ces équations pour produire un résultat approché sur ordinateur. Les fluides sont décrits par différentes équations suivant que l'on se place d'un point de vue Lagrangien ou Eulerien. Le premier consiste à étudier le mouvement de chaque particule d'un fluide, alors que le second consiste à décrire le fluide par ses caractéristiques globales que sont la densité volumique, la vitesse et la pression. Nous nous focaliserons ici sur le point de vue Eulerien.

Il est important d'être conscient que le traitement d'un problème de grande complexité implique un grand nombre de points dans le maillage. Il est donc nécessaire de posséder de bonnes capacités en terme de mémoire et de rapidité CPU. On peut constater qu'avec le temps, les cadences processeur et la taille de la RAM ne cessent d'augmenter. A ceci s'ajoute l'amélioration constante de l'efficacité des algorithmes de résolution d'EDP. Il est donc possible de traiter des problèmes de plus en plus finement.


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RISSER Laurent 2006-02-04